18/02/2008

JUILLET 2007. LA DYNAMIQUE DE TORTURAREN AURKAKO TALDEA / TAT

Juillet 2007. Auteur du texte: Nekane Txapartegi. Synthèse, traduction et diffusion du texte , en français et catalan, à partir d'entretiens avec TAT Hernani, et photographies réalisées par la 'Rédaction Iraultzako bidea'.
Photo1. Le 30.06.07. ''Performance en hommage aux torturés : Film-vidéo de la manifestation TAT à Bruxelles, danse et musique’', Centre culturel Bilborock. Bilbo, EUSKAL HERRIA / Photo2. Le 30.06.07. ‘La dynamique collective du TAT présentées par ses membres’. Centre culturel Bilborock. Bilbo, EUSKAL HERRIA.
Une trajectoire sur 20 ans de mobilisation.
TAT, Torturaren Aurkako Taldea se crée au cours des années 80 dans le but d’en finir avec la pratique de la torture et d'assister les personnes torturées.
Jusqu'à présent, son travail a plutôt été celui d'un bureau technique donnant une assistance tant psychologique que juridique aux citoyen-ne-s basques torturé-e-s. Sa pratique est aussi de sensibiliser la société basque, espagnole et à un niveau international sur l'existence de la torture avec la nécessité de l'éradiquer. Aujourd’hui, TAT est devenu un référent dans la lutte contre la torture, en Euskal Herria et internationalement.
En 2006, constatant la faible mobilisation des personnes torturées et voyant que nous entrions dans une nouvelle phase politique, nous avons posé la réflexion suivante sur la table.
Le nombre de cas de torture variait, en rapport direct avec la situation politique. L’absence de témoignages sur la torture faisait surgir le risque qu’on puisse déduire en avoir fini avec elle, alors que la totalité de son appareil répressif restait en vigueur pour être mieux être utilisé, à chaque instant.
Un autre pas dans la lutte : les perspectives de construction.
Nous décidons d'ouvrir une nouvelle phase dans la lutte contre la torture avec ces paramètres :
- démanteler tout le matériel qui protège et couvre la torture (lois d'exception = manque de communication, l'Audience Nationale...),
- nous, les torturé-e-s, devons être les protagonistes de nos revendications spécifiques et nous constituer en groupe de pression,
- nous devons en finir avec l'impunité et faire pression pour que les dénonciations de torture fassent l’objet d’une enquête,
- les jugements basés sur des déclarations sous torture doivent être annulés,
- les politiciens doivent reconnaître l’utilisation systématique de la torture en Euskal Herria et ils doivent aussi nous reconnaître, les torturé-e-s, comme tels.

30 Juin 07. Bilbo, centre culturel 'Bilborok'.
Juan Karlos Ioldi, avocat. TAT
et Nekane Txapartegi. TAT

Convoquer les collectifs, syndicats et partis politiques.
L'acte de TAT du 30 juin 07 à Bilbo s’adresse aux collectifs, syndicats et partis politiques d'Euskal Herria. L'objectif est que chacun prenne des engagements pour éradiquer la torture, depuis son lieu propre. Que l'adhésion ne reste pas seulement une signature mais qu’elle passe des paroles aux faits.

Elorrio. 16.12.06. La 1ère Assemblée Nationale des Torturé-e-s.
Nous sommes plus de 400 personnes réunies toutes ensemble. De cette journée naîtra un manifeste qui rassemble nos conclusions et porte nos revendications. Depuis, nous avons organisé de nombreuses assemblées par localités, en Euskal Herria. L’objectif est de diffuser et socialiser le manifeste pour nous organiser comme collectif.

La dynamique contre la torture en Euskal Herria.
Les assemblées travaillent sur 3 axes :
1. Récupération de la mémoire historique.
Nous élaborons un recensement national des torturé-e-s. Selon les données dont nous disposons, à ce jour, celui-ci montre que nous sommes plus de 7000, depuis 1978… Nous impulsons les actes d’hommages aux personnes décédées en commissariat, par suite des tortures souffertes.

2. Garantir la non-répétition de la torture.
- Nous dénonçons et travaillons, selon nos propres dynamiques, pour le démantèlement de l’appareil de la torture et que les délits de torture ne restent pas impunis.
- Nous faisons opposition et réponse à tous les arrêts et jugements qui se réalisent à partir de déclarations obtenues sous la torture.

3. Recueillir des adhésions au niveau local, national et international.
Le manifeste recueille des adhésions tant personnelles que collectives. Nous avons aussi fait récemment une marche à Bruxelles, dans le but de nous rendre visibles en Europe et de dénoncer le fait que l'État espagnol continue à nous torturer avec une totale impunité.