Notes, synthèse en français et catalan et photographies réalisées et diffusées par la 'Rédaction Iraultzako bidea'.
Photos1,2,3,4,5.Le25.06.07.'Rassemblement de militants de TAT en protestation contre la torture, devant le Parlement Européen'. Place Schuman. Bruxelles, BELGIQUE.
* Ajouts de la 'Rédaction Iraultzako bidea'.
Le 25 juin 2007. Réunion de travail sur la torture en Amérique latine à la Casa de America Latina. Bruxelles, BELGIQUE. Dans le cadre de la journée internationale contre la torture. Mobilisation de TAT :
- concentration devant le Parlement Européen à Bruxelles sur la place Schuman,
- et contribution à 3 réunions de travail sur la torture (Etat français, Grande-Bretagne/Etats-Unis, Amérique latine/Euskal Herria)
INTRODUCTIONPhotos1,2,3,4,5.Le25.06.07.'Rassemblement de militants de TAT en protestation contre la torture, devant le Parlement Européen'. Place Schuman. Bruxelles, BELGIQUE.
* Ajouts de la 'Rédaction Iraultzako bidea'.
Le 25 juin 2007. Réunion de travail sur la torture en Amérique latine à la Casa de America Latina. Bruxelles, BELGIQUE. Dans le cadre de la journée internationale contre la torture. Mobilisation de TAT :
- concentration devant le Parlement Européen à Bruxelles sur la place Schuman,
- et contribution à 3 réunions de travail sur la torture (Etat français, Grande-Bretagne/Etats-Unis, Amérique latine/Euskal Herria)
Nous allons écouter des témoignages sur la torture de militant-e-s du Chili, Colombie et Euskal Herria. Le groupe de travail de la Maison d’Amérique latine a rédigé un nouvel ‘appel contre la torture dans le monde’. Cette proposition vous sera soumise à la fin de cet rencontre et vous êtes invités à la modifier et à apporter vos différentes contributions. A la fin de cet atelier, nous lirons cet appel et si nous sommes tous d’accord, nous signerons le document afin de le rendre public.
Trois militant-e-s vont maintenant nous faire part de leur témoignages sur la torture dans leur pays respectifs :
- ‘Max’ du CHILI,
- ‘Espinosa’ de COLOMBIE,
- ‘Nekane’ d’EUSKAL HERRIA.
Cette réunion est beaucoup plus que formelle. En partageant nos analyses et bilans respectifs sur la situation actuelle de la torture dans nos pays, cette rencontre internationale nous permet de pouvoir dénoncer le système de la torture de manière encore plus efficace et de mieux organiser notre lutte en élaborant ensemble un autre programme d’actions communes, pour l’avenir.
La situation de la torture dans le monde a augmentée de façon très significative, bien que l’assemblée des Nations Unies ait signée une convention contre la torture. Cette convention ne nous a donné aucun résultat satisfaisant, aussi minime soit-il, contredisant ainsi nos espérances… En réalité, la torture est quotidienne dans la totalité des États capitalistes du monde : elle se pratique de façon institutionnelle, elle est étendue et normalisée. Désormais, elle atteint l’ensemble des secteurs de la société…
Aborder et dénoncer le système de la torture, c’est se confronter directement à la dimension de la lutte des classes avec un niveau institutionnel qui s’oppose à celui du peuple. De façon très claire, la Maison d’Amérique Latine soutient cette lutte des peuples pour leur libération sociale et nationale.
A un niveau international, chaque année, le 25 juin, nous proposons d’assumer une relation de collaboration commune contre la torture. Notre objectif, ce n’est pas de nous retrouver encore, ici, dans 30 ans… Ce serait un échec.
- Nous visons à construire une autre situation politique.
- Nous voulons obtenir une incidence réelle sur les institutions existantes.
Dans ce monde de ‘Démocraties’ : il n’existe pas de Liberté d’expression ! Ce sont des façades de ‘Démocraties’, en carton-pâte. Elles sont fausses et elles instituent toutes la torture de manière légale et institutionnelle.
‘Max’ – CHILI
De manière très concrète dans le temps, l’année 2006 marquait 20 années de lutte contre la torture. Dans mon pays, le Chili, mon peuple vit une situation d’amplification et d’intensification de l’institutionnalisation des tortures. D’une part, il y a les témoignages publiques d’Amnesty International et d’autre part les témoignages des personnes torturées.
Pour comprendre ce qui se passe dans mon pays, il est crucial de mettre en relation la récente 'Loi Valech' instaurée par le gouvernement chilien contre les prisonniers politiques. Son 1er objectif est de sanctionner les exilés, ceux qui sont loin de l’État chilien et aussi de renforcer le système de la torture, de manière encore plus institutionnelle.
Comme à l’époque du régime du dictateur Pinochet, le régime actuel et les forces armées sont directement affiliées à la CIA. L’année 1987 marque la disparition d’opposants au régime chilien par dizaines de milliers… La volonté de la dictature chilienne est d’éradiquer toute lutte sociale et de libération, d’éradiquer tout prémisse d’organisation du peuple. Elle se sert d’un instrument répressif très efficace : celui de la prohibition de toute réunion publique et privée, mais aussi de la torture massive et systématique.
La torture est une chose vraiment destructrice de l’Humanité. Elle vise à détruire toute dimension humaine. Ce qu’elle provoque, c’est d’impliquer et dénoncer son propre compagnon, sa propre grand-mère, son propre fils. Tout ça, uniquement pour ne plus ressentir et oublier la torture physique et mentale. L’effet mental et ses séquelles sont les plus difficiles à surmonter. Dans ce type de contexte, le vrai courage, c‘est de ne pas renoncer à ses idées.
Ceux qui torturent appartiennent à la CIA. Leur formation vient directement de cet organe et de groupes spécifiques. La torture peut se définir comme une position dominante réussit à s’imposer totalement, sans aucune limite. Elle atteint les corps et l’Humanité des personnes, c’est une perversité d’un très haut degré.
Aujourd’hui, à une échelle mondiale, la torture s’exerce dans quasiment tous les pays, y compris, dans les dites ‘Démocraties’ ! En 1966, un poète chilien de Santiago avait publié une analyse sur le mécanisme global et la morphologie de la torture. Dans son livre, il réalisait une étude et une description du système de la torture. Elle décrivait la multitude de changements profond qu’opère ce programme de violences physiques et psychiques, sur la personnalité de toutes ses victimes. Pour conclure mon intervention, je vous cite cet extrait de l’une de ses poésies : (Il cite un extrait de poésie de cet auteur)*.
* La rédaction n’a pas pu retrouver la citation, ni le nom de son auteur. Quelques paroles d’une chanson de Victor JARA, un poète chilien qui, après le coup d'état du Général Pinochet, fut arrêté et emprisonné dans le stade de Santiago, lieu de triste mémoire. Puis, torturé et exécuté…
« NI CHICA NI LIMONA. Arrímese más pa'cá aquí donde el sol calienta, si uste' ya está acostumbrado a andar dando voltereta, y ningun daño le hará estar donde la papa quema. Usted no es na' no es chicha ni limona' se la pasa manoseando caramba zamba su dignidad. La fiesta ya ha comenza'o y la cosa está que arde uste' quera el más queda'o se quiere adueñar del baile total a los golfatillos no hay olor que se les escape. Usted mire, no es na' no es chicha ni limona' se la pasa manoseando caramba zamba su dignidad. Si queremos ma'que toca primero hay que trabajar y tendremos pa' toitos abrigo, pan y amistad y si usted no está de acuerdo es cuestion de uste' noma' la cosa va pa'elante y no piensa recular. Usted oiga, no es na' no es chicha ni limona' se la pasa manoseando caramba zamba su dignidad. Ya dejese de patilla' venga a remediar su mal si aqui debajito'el poncho no tengo ningun puñal y si sique hociconeando le vamos a expropiar la pistolas y la lengua y toito lo demás. Usted mire, oiga, no es na' no es chicha ni limona' se la pasa manoseando caramba zamba su dignidad.»
‘Espinosa’ – COLOMBIE
En Colombie et dans le monde, le système actuel est de collectiviser ce fléau de la torture et des séries d’assassinats. Des milliers et millions de personnes souffrent de cette injustice. La brigade militaire de la région d’Uraba en Colombie pratique la torture par chocs électriques et beaucoup d’autres choses...
La cour suprême de justice a dit que ces pratiques ont été supprimées, mais ce n’est pas le cas ! Qui sont les cibles de ce système de torture ? Ce sont les peuples qui cherchent une société plus juste et égalitaire, qui luttent pour ça...
RE-CONTEXTUALISER LA TORTURE*
Il faut re-contextualiser la torture pour bien comprendre ses fondements. Aujourd’hui, nous pouvons trouver la racine de la torture dans la politique impérialiste avec le grand système des multinationales. ‘LE DROIT AU DROIT’ EST VID
IL FAUT CHANGER LES STRUCTURES POLITIQUES, POUR CONSTRUIRE UNE SOCIÉTÉ PLUS JUSTE.
En Colombie, la politique para-militaire se concrétise avec les disparitions des personnes. Cette politique de disparitions pour les opposants au régime touche des milliers de militants et d’activistes. La torture est à la fois politique, psychologique et économique ! Pour nous tous, ici, finalement le problème se présente sous cet aspect-là
- comment expliquer le contenu politique de la torture qui est un pilier du système capitaliste ?
- comment éviter que s’organise et s’impose la torture comme une chose normale?
- comment achever le système de la torture ?
Or, les solutions se trouvent toutes au niveau politique. La politique impérialiste des Etats-Unis et de l’Europe, c’est LE système qui produit la torture. Ce qu’il faut CHANGER et non plus seulement dénoncer : c’est bien le contenu politique et social !
Quelques chiffres nous parlent de la réalité aujourd’hui, en Colombie :
- les déplacés politiques sont 4 millions,
- les personnes torturées sont 5000,
- et les détenus politiques sont 35000, paysans inclus parmi beaucoup d’autres organisations sociales.
Tous ensemble, ils représentent le nombre le plus important des sacrifié-e-s de notre peuple.
Nekane, TAT Hernani - EUSKAL HERRIA
En Euskal Herria, la torture a surgi bien longtemps avant la fin légale du franquisme et elle n’a jamais cessé ensuite... C’est ainsi qu’aujourd’hui, en Euskal Herria :
- un tribunal d’exception s’exerce avec l’Audience Nationale,
- la pratique de l’incommunication est systématique et les tortures sont légales, selon l’actuelle constitution de l’Etat espagnol,
- il existe un conflit politique avec les États français et espagnol.
L’objectif de la torture est d’arriver à terroriser l’ensemble de la société basque et p
En 1984, à la résistance politique et mentale des détenu-e-s a fait surgir toute une correspondance de dénonciations, en série, de cas de tortures. Le témoignage reste une force et une dynamique importante et son impact atteint le niveau international.
Mais, il ne faut pas oublier ce que nous enseigne le contexte réel : dans la suite du franquisme, la transition a réalisé l’acceptation de la torture et sa normalisation. La situation est restée identique car non seulement la transition n’a réalisée aucune rupture avec le franquisme mais elle assure sa continuité et son avenir !
Toujours en 1984, l’assemblée des torturé-e-s s’est constituée avec plus de 400 personnes victimes de la torture. Cette assemblée est la voix des torturé-e-s. Son objectif est de :
- donner à connaître et socialiser, à la fois ce que nous vivons et ce qui se programme à un niveau politique et institutionnel,
- initier le mouvement de récupération de la mémoire historique, de 1978 à aujourd’hui, avec la constitution de l’Histoire des torturée-s. En décembre 1984, nous avons recueillis 2000 témoignages de personnes torturées dans les commissariats d’Euskal Herria,
- démanteler toute la machinerie de la torture,
- rompre le silence des médias, des institutions et des juges qui considèrent non-valides les témoignages des torturé-e-s par l’Etat Espagnol. L’unique preuve c’est celle des témoignages des torturé-e-s avec le processus de rendre public les faits par différents appels et des manifestations dans la rue.
Cette année, en 2007, la 1ère assemblée d’Elorrio de TAT a convoquée différents participants tels que : les syndicats, parlementaires, groupes sociaux et politiques. Dans l’Etat espagnol, toutes les portes sont fermées ! L’unique porte ouverte existe à l’extérieur : c’est celle du Parlement Européen. Il peut faire pression sur l’Etat espagnol. On ne parle pas de la torture : ni dans l’Etat espagnol, ni dans les médias d’Euskal Herria : c’est très symptomatique. Actuellement, l’unique film documentaire sur la torture en Euskal Herria est celui réalisé récemment par une chaîne de télévision australienne…
Quand une personne torturée prend la décision de réaliser un témoignage public, elle fait un acte personnel mais aussi collectif, pour tous les autres torturé-e-s. Etre ici est un enjeu important. L’objectif de la torture est de nous annuler mais ils ne peuvent rien contre nous. Il nous faut socialiser ce qui se passe !
‘Max’ - CHILI
LA QUESTION DE LA REPRESENTATION*
Ce que l’on vient d’entendre, cela démontre encore une autre tactique de collaboration avec le système néo-libéral et de censure ! La transition avec le gouvernement chilien se joue de la même façon. La tâche est difficile car il s’agit de donner une réponse politique. Nous ne sommes pas des victimes mais des combattants et des acteurs de luttes sociales !
Pour nous, la compensation financière est une insulte. Ce qui nous manque c’est d’impulser un rétablissement de la mémoire sociale de la lutte. Avec la Loi 'Valech', nous vivons un système de pseudo réconciliation. Elle fait le jeu de la Droite et de l’Eglise. Elle a provoqué l’indemnisation de 30.000 personnes sur un ensemble de 50.000 à 80.000 cas de témoignages de torture !
Ceux qui torturent sont protégés par le système dominant. Durant des jugements, certaines personnes se sont suicidées. Jusqu’à aujourd’hui, le système impérialiste s’impose. La Loi 'Valech’ est un acte prémédité par le gouvernement chilien pour effacer la lutte du peuple, son Histoire et sa parole. Ce système de torture légal s’implante au travers des institutions chiliennes. Face à cette situation : quelle dynamique devons-nous mettre en place ?
Un ‘ancien’ - EUSKAL HERRIA
Nous affrontons le capitalisme européen. Il nous faut réaliser un processus à grande échelle, au-dessus des gouvernements. Il nous faut apporter notre solidarité et notre Histoire commune pour développer un futur immédiat.
Nekane, TAT Hernani - EUSKAL HERRIA
Nous devons toujours nous souvenir qu’Euskal Herria est un petit pays de 3 millions de personnes pour 6000 torturé-e-s ! Ce chiffre est démesuré pour un peuple comme le nôtre ! Le juge Balthazar Garzon a dénoncé le système de torture de Pinochet. Par contre, il a totalement occulté la présence officielle de centaines de professionnels de la torture au sein des institutions, en Euskal Herria. Sur ce sujet, il reste toujours insensible et muet…
Un homme - EUSKAL HERRIA
Le facteur de la Guerre Civile est déterminant pour comprendre ce qui se passe en Euskal Herria, aujourd’hui. Il nous faut relier toute une série d’éléments historiques au système actuel de la torture : c’est la clé des luttes qui se déroulent ; Il nous faudrait prendre en compte les éléments suivants :
- les témoignages de la Guerre Civile en Euskal Herria,
- un régime spécial,
- une rébellion dont une partie est religieuse,
- de nombreuses années de lutte commune,
- 16.000 femmes assassinées par Franco, combien de personnes, en tout ?… et combien encore dans les fosses communes pas encore trouvées ?…
‘Max’ - CHILI
Les peuples en lutte reconnaissent ensemble que le patrimoine collectif de douleur et de torture d’Euskal Herria est immense et sans commune mesu
Un homme - COLOMBIE
Nous affrontons la politique de banalisation des Etats qui veulent nous habituer à la présence du système de la torture. "Si pour arriver à la paix et ne plus avoir de terroristes, il faut pratiquer la torture : nous la ferons !’" Cette phrase est celle d’un haut responsable politique de l’Etat espagnol, un gouvernement qui se dit être une Démocratie !
Il existe donc tout un système de Droit ‘infra-humain ‘ qui se concrétise avec différentes formes :
- les prisons de haute sécurité financées et construites sous l’égide et le programme des Nations Unies,
- la criminalisation de l’ensemble des militants de gauche avec des menaces et pressions constantes exercées contre eux, leur famille et leur proche,
- l’intensification et la multiplication des programmes répressifs avec la création de polices spéciales.
Pour l’Amérique Latine, il serait très important de réaliser une campagne pour aborder tout ça…
Nekane, TAT Hernani - EUSKAL HERRIA
Une commission de Droits Humains existe au sein du Parlement Européen mais elle se préoccupe uniquement de ce qui se passe dans les pays lointains, en dehors de l’Europe. Cette situation montre les limites actuelles du Droit, comme s’il était impossible qu’un réel système de Droits Humains puisse se penser, s’élaborer et s’appliquer en Europe…
Un ‘jeune’ militant- CHILI
La question, c’est comment affronter la torture ? Comment être capable de l’affronter ? Ce système s’élabore avec des psychologues, des spécialistes : c’est un programme très affiné ! J’ai été torturé, il y a maintenant 11 ans. En tant que combattant, à l’époque, en situation de clandestinité, ils avaient raison de dire que je luttais contre eux : c’était vrai ! La faute était de mener la lutte. Pour les personnes qui luttent, la logique de la torture n’est pas un fait surprenant parce que la lutte s’affronte à un système injuste et criminel !
La chose qui m’a réellement fait mal, c’est que mon groupe ne m’avait jamais expliqué de quoi se compose le système de la torture et sa logique…. Qu’est-ce que c’était concrètement ? Je l’ignorais complètement ! Par exemple, je ne savais pas qu’il ne fallait rien manger, ne rien accepter de ce qu’ils nous donnaient, même à boire ! A cause des drogues misent à l’intérieur des aliments pour provoquer un état de faiblesse et nous rendre plus vulnérable encore face à la torture. Pour nous faire parler, nous faire perdre nos repères dans le temps et l’espace…
Je pense qu’une information est nécessaire pour tous ceux et celles qui luttent… avant d’être confronté à la torture. Il est aussi nécessaire de donner une explication détaillée pour tout le monde. À travers ceux et celles qui luttent : la pratique de la torture vise à détruire les familles mais aussi toutes les personnes et les peuples qui peuvent lutter, un jour, contre ce système capitaliste injuste.
Au Chili, l’Etat espagnol nous a imposé la présence de ses services spéciaux et ses prisons de haute sécurité. Ce phénomène se répète, à l’identique, dans toute l’Amérique Latine mais aussi dans beaucoup d’autres pays. Pinochet et Joan Garcet* travaillent ensemble pour des raisons d’argent et d’intérêts communs.
Mondialement, nous vivons une intensification généralisée de ce système. L’État espagnol a un rôle important dans la construction de ce réseau mondial de la torture. Sa contribution est déterminante et elle concerne :
- l’élaboration du programme et du système de la torture,
- la formation pour la torture et sa diffusion dans les états,
- l’articulation avec une logistique militaire spécifique,
- l’émergence de la torture au sein de systèmes de contrôle institutionnels.
Comment affronter la question très dure de donner une formation à ceux et celles qui luttent dans le contexte d’une torture en permanence potentielle ?
*« Le procès de Nuremberg a inspiré notre expérience avec Pinochet », a souligné Joan Garcet qui a déposé la 1ère plainte contre l’ancien dictateur chilien, en Juin 1996.
Une femme - CHILIENNEIl ne sert absolument à rien d’avoir un gouvernement démocratique, s’il applique et programme la torture ! Récemment, une de mes amies s’est vu proposer un drôle de ‘marché’. On lui a proposé cinq années de détention au lieu de 40 ans d’extradition ! Finalement, la seconde proposition était pire que la première… La perversité du système va très loin…
LECTURE DU MANIFESTE DE LA MAISON D’AMÉRIQUE LATINE DE BRUXELLES.
*Résumé du contenu de la proposition.
- 20 ans de convention internationales contre la torture : la morosité est générale car la situation ne change pas, au contraire elle s’intensifie négativement.
- Le phénomène de la globalisation : au nom de la lutte contre le terrorisme, la politique néo-libérale se répand sur toute la surface du monde et elle réalise avec des armes toujours plus sophistiquées.
- La torture s’applique partout de manière institutionnelle et programmée avec le soutien de la Loi.
Face à cette situation :
- Le travail de diffusion de l’information au sein des médias alternatifs doit être plus important. Nous devons les inclure officiellement dans nos luttes.
- La constitution d’archives sur la torture est en un outil pour faire face à la capacité criminelle des états, malgré la peur, le verrouillage des dossiers et leur destruction…
- Nous devons réaliser, nous-mêmes, les enquêtes sur la torture afin qu’elles soient menées jusqu’au bout.
- Il s’agit d’une lutte de classe. La torture est pratiquée par ceux qui ont une position dominante. Il nous faut changer le schéma du pouvoir et la torture sera éliminée.